top of page

Pensées, récits ou recettes selon l'envie du moment 

L'orage est là ! L'éclair a frappé de lumière et l'œil réceptif à l'envie s'embrase d'étincelles puis se voile d'ombre qui l'emporte d'inconnu. Un court instant, le temps s'enfuit peuplé de gerbes de rayons qui dégoulinent ensuite, tel du miel après l'été, et se transforme enfin en des gouttes de pluie qui lèchent les carreaux de myriades de perles de cristal assoiffées de chaleur qui s'évaporent de suite en buées innocentes, qui s'élèvent en fumées pour retomber plus tard.

La nuit arrive, seules restent tristes et apeurées les stries des éclairs, que suivent de peu les grondements célestes, comme rugissants d'impuissance à retenir le jour ; puis la quiétude est là, les reflets du sol apaisent le regard inquiet de la lune qui guette l'heure où elle devra s'enfuir et faire place à la brûlure de l'astre.

L'ennui de vous laisser seule nimbée de vague à l'âme, encombrée de questions, saupoudrée de doute m'a laissé comme un goût d'amertume. Seules mes idées, je vous l'accorde, pleines d'audace et d'envie, assaillaient mon esprit ; ce retour  par habitude si court, m'apparut soudain comme aux portes de l'infini. J’eus la chance que le spectacle que l'orage m'a offert était à la hauteur de la flamme d'envie qui me brûlait les entrailles, car cela a conjuré le déchirement que me soumettait notre séparation momentanée.

Mes idées vous suivaient de mémoire, mes yeux scrutaient le noir de la route, espérant croiser ce regard qui la soirée durant était passé par toutes les phases de ses possibilités, mais il avait réussi à marquer d'un rayon ma rétine attentive, même si pas instants le doute en avait ôté la flamme pour le remplir d'inquiétude.

En arrivant à la maison, mes pensées vibraient encore, et ma bouche avide de mots ne trouvait plus de lettres. J'ai donc ouvert un sac de papier pour prendre par-dedans une cerise, achetée plut tôt par gourmandise honteuse. Mais la manger d'insouciance ne me comblait pas ; j'entrepris donc de la regarder pour qu'elle me donne un peu de ce que je voulais ressentir auparavant, mon regard s'est alors troublé et un voile de confusion s'est inscrit par devant lui, les courbes de ses formes sont devenues vôtre et mon esprit vous a rejoint pour prolonger de sucre cette soirée de tendresse.

J'entrepris donc le fruit, fusse-t-il défendu, de ma langue frustrée afin qu'il subisse les violentes caresses que dans mon inconscient je vous destinais. On aurait pu penser que mes honteuses succions augmentaient le pigment de son rouge nature, mais ne voulant pas qu'elle m'échappe, je redoublais d'ardeur pour qu’elle relâche enfin ses dernières défenses, et qu'elle s'abandonne aux mouvements de ma langue. Sa peau se tendait d'envie, rendant ses contours plus appétissants ; de mes dents aiguisées par un désir montant, je croquais dans la chair tendre au plus haut du paroxysme, un dernier sursaut de sa résistance et elle répandit son jus sucré au tréfonds de ma gorge. A l'évidence, cette seule cerise ne comblait pas mon appétit, je me confondis alors dans un festin d'orgie qui ne prit fin que tard dans la nuit, lorsque le sac ne fut plein que de vide, ce vide qui dans la nuit, fait la place aux tourments.

La caresse est à la main ce que la pensée est à l'esprit, un outil de bien être !!!! 

Fichier pdf
bottom of page